Envie Autonomie : de l’économie circulaire pour du matériel médical accessible !

Plusieurs milliers d’aides techniques médicales sont inutilisées chaque année, alors que 35 à 40% d’entre elles pourraient avoir une seconde vie. Face à ce constat, Philippe Robin a fondé la SCIC Envie Autonomie : un projet innovant de matériel médical reconditionné, financé par la Nef !

Comment vous est-venu l’idée de créer Envie Autonomie ? 

Le concept d’Envie Autonomie date de 2013, il est issu d’une sollicitation d’une association, qui est venue voir notre réseau Envie, un réseau d’économie circulaire pour les équipements électriques et électroniques.

C’était comme un appel au secours, car des personnes n’arrivaient pas à s’équiper en matériel médical ou en aide technique nécessaire à la compensation de la situation de handicap (fauteuil roulant, électrique…). Nous constations en parallèle que beaucoup de matériel médical restait inutilisé chez les particuliers, dans les établissements… alors qu’il pourrait avoir une seconde vie. Nous avons donc réfléchi à une innovation : récupérer ce matériel chez des particuliers ou dans les établissements, et lui ajouter une valeur sociale.

On recrute des personnes en parcours d’insertion pour pouvoir remettre les matériaux en état avec des procédures normées et cadrées. Puis, nous voulons les remettre sur le marché à des prix solidaires avec toutes les garanties et conformités réglementaires nécessaires et attendues. 

Ce modèle correspond à ce que notre réseau Envie fait depuis des années : récolter un déchet et lui ajouter de la valeur, créer de l’emploi, créer une structure, répondre à un besoin et à des prix solidaires.
L’idée d’Envie est d’apporter des produits et une offre de qualité, en plus d’agir sur la question environnementale. Cela nous a tout de suite interpellé et donné envie de travailler sur le sujet du matériel médical.

Le lancement de l’activité

Nous avons loué un bâtiment et avons été très surpris de la quantité de matériel médical de qualité récupérée en quelques jours. On s’est lancé en 2015, en se disant que le meilleur moyen de vérifier s’il y a un besoin, c’est de proposer une offre. La première année, nous avons distribué environ 270 matériaux tout confondus. Très vite il y a eu une demande, et entre temps, la Caisse National Solidarité pour l’Autonomie (CNSA), s’est penchée sur le sujet de l’économie circulaire, a lancé un appel à projet, et s’est intéressée à notre projet en Maine-et-Loire. Le réseau Envie est lauréat de cet appel à projet, puis la CNSA a financé 5 études de faisabilité sur 5 territoires différents. C’est le début de l’essaimage et de nouveaux projets s’ouvrent sur la Bretagne, Reims, Rennes, Nancy, Strasbourg, Saint-Etienne … C’est une première étape de notre changement d’échelle. 

Envie Autonomie aujourd’hui et demain 

Aujourd’hui, nous avons une vingtaine de structures, on vise un développement à près d’une trentaine d’établissements, partout en France, d’ici 3 ans. Envie Autonomie prévoit une levée de fond de près de 5 millions d’euros pour vraiment changer d’échelle au niveau national.


Pourquoi avoir choisi la Nef, à quoi ont servi ses financements ?

Nous n’avons pas encore retiré tout l’argent ! Nous avons finalisé en février 2021 une levée de fonds de 3,5 M€ (en titres participatifs et prêts participatifs) puis nous avons fait un prêt de 150 000€ auprès de la Nef. Cette levée de fonds permet de financer sur 3 ans notre SCIC, notre coopérative et notre tête de réseau. Le prêt Nef est fléché en priorité sur l’investissement nécessaire pour développer Envie Autonomie en Ile de France (dans le 20ème arrondissement de Paris).

On s’est tourné vers la Nef car elle réalise des placements éthiques et a de vraies valeurs, qui correspondent aux nôtres. On sait que même si on paye un pourcentage de plus sur les prêts participatifs, le jeu en vaut la chandelle ! Nous avons également placé entre 1,5 et 2 M€ à la Nef : on a confiance en la coopérative pour faire des placements solidaires et éthiques. Nous avons choisi de reverser nos intérêts à d’autres structures de l’ESS : même si les montants ne sont pas très importants, l’idée est d’être solidaire et de contribuer à d’autres projets aux impacts positifs.

Enfin, nous sommes ravis de notre collaboration avec Julien Le Couturier, notre conseiller Nef qui a su nous appuyer et nous accompagner.

Encore merci à Philippe Robin, directeur général de la SCIC Envie Autonomie pour son témoignage ! Pour en savoir plus sur Envie Autonomie, rendez-vous sur leur site internet.